« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Chandeleur, perce-neige et St Valentin...

Cette semaine, la fête de la chandeleur

Anciennement, la Chandeleur se nommait « festa candelarum » ou fête des chandelles, d’après une coutume consistant à allumer des cierges à minuit en symbole de purification. Dans la tradition Celte, c'était la fête d'Imbolc, dédiée à la déesse Brighid, patronne des poètes, des forgerons et des guérisseurs. Imbolc était donc une fête de purification : au sortir de l’hiver, on se purifiait en vue du nouveau cycle de vie, en préparation de l’équinoxe de printemps. Au Mexique, c'est le temps de la célébration de la nouvelle année Aztéque, célébrée avec de nombreux feux. Au temps de Rome, les chandelles étaient allumées dans les rues pour célébrer la Déesse Februa, la mère de Mars : on fête donc en février, la Déesse qui enfante Mars, le Guerrier Solaire qui apparaîtra au printemps. Dans les mystères d'Eleusis, le fait d'allumer des torches en cette époque célébrait le retour à la lumière de Perséphone, après 6 mois passés dans l'ombre, sous terre. Dans la tradition chrétienne, c'est le temps de la purification de Marie, 40 jours après son accouchement, et de la présentation de Jésus au Temple, où il est nommé par Simon « Lumière des hommes ». Dans le calendrier pastoral, c'est le temps de la naissance des agneaux, qui annoncent le Bélier de l’Equinoxe de printemps. On célèbre en ce temps la force du pouvoir de la Lumière, et l'apparition des perce-neige, parfois appelés « fleurs de purification », « fleurs du Christ », « la jolie demoiselle de Février ».

Le perce-neige

Ce sont ces petites fleurs qui poussent et fleurissent généralement en hiver, les premières à revenir, alors qu’il fait souvent encore bien froid. Elles ont, pour ce faire, la capacité de percer une faible couche de neige. Mais pourquoi tant de légendes pour une si modeste plante ? L'hiver est une saison qui éprouvait, plus qu'on ne peut aujourd'hui l'imaginer, nos ancêtres et qui symbolise pour cela le désespoir, la mort. Sa fin est attendue avec impatience et fêtée à la hauteur de l'évènement par une des principales fêtes marquant le rythme des saisons : la chandeleur. Probablement nos ancêtres utilisaient-ils un calendrier floral pour se repérer dans l'année. Le perce-neige symbolise donc la victoire de la fée Printemps sur un hiver mortifère. Par sa date de floraison le perce-neige est le messager naturel du printemps. Il n'est donc pas étonnant de le trouver associé à ces fêtes traditionnelles du printemps et aux légendes qui les expliquent, légendes où oeuvrent des êtres divins réglant les saisons.

Martisor et les légendes de Roumanie, Moldavie et Bulgarie

Le perce-neige est étroitement lié à Martisor, la fête du printemps qui se célèbre le 1er mars en Roumanie, Moldavie et Bulgarie (Marteniza). Martisor (Mar-tsi-chor) dérive de martie, mars. Cette fête évoque également notre Saint-Valentin : les hommes offrent aux femmes des martisors, porte-bonheur en forme de broche ou de pendentif comprenant notamment deux fils torsadés, rouges et blancs. Martisor verrait ses origines remonter à de plus de 2000 ans. D'innombrables légendes et traditions s'y rattachent.

La fée du printemps

Il y a fort longtemps, un premier mars, un beau perce-neige, blanc et gentil, sortit de dessous la neige dans la forêt. Le vent d'hiver le vit, se mit en colère et déclencha une tempête de neige sur la fleur. Le gentil perce-neige mordu par le froid cria. La bonne fée Zina Primavara entendit la fleur sangloter et lui demanda : « Pourquoi pleures-tu ? » - « Je suis couvert de neige et je meurs de froid » répondit le perce-neige. La fée Primavara ôta la neige de sur la fleur. Tandis qu'elle faisait cela elle se blessa au doigt contre un petit caillou tranchant caché à coté du perce-neige. Son sang tomba sur la racine de la fleur, la réchauffant, et le perce-neige revint à la vie. Une autre goutte de sang tomba sur les pétales qui devinrent rouges. Aussitôt un autre perce-neige, blanc, poussa à coté de lui. C'est ainsi que les deux inséparables couleurs, la rouge et la blanche, devinrent à la fois le symbole du printemps, de l'amour et de l'espoir appelé Martisor.

Le cheval enchanté et la Saint Valentin

Par une nuit d'orage, une vieille femme vint au château d'un prince lui demander abri. Le prince la vit et lui demanda de partir. Si elle voulait travailler elle pourrait avoir un abri... La vieille femme se changea alors en princesse-fée et lui dit « Vous n'avez pas de pitié ni de cœur. Vous serez transformé en cheval. Le sortilège sera rompu seulement si une jeune fille sincère vous fait un cadeau ». Les années passèrent, le prince était malheureux et était désolé de ce qu'il avait fait. Toutes ces années de nombreuses princesses vinrent lui faire des cadeaux, en vain. Un jour une jeune bergère nommée Giralda, qui aimait le prince, cueillit un perce-neige et l'emballa dans un papier blanc. Au dos elle écrivit avec des lettres blanches et rouges « Martisor ». Quant elle vint vers le prince, il se demanda s'il avait jamais vu si clairs et honnêtes yeux. Elle lui dit que son cadeau était un symbole de son amour. Elle lui donna le Martisor. Quand le prince toucha le cadeau il redevint humain. Ils se marièrent et vécurent ensuite toujours heureux. Le prince décida que le 1er mars de chaque année, en souvenir, les hommes offriraient un martisor aux femmes qui leur sont proches, en signe de gratitude et d'amour. Ainsi les couleurs obligées de Martisor symboliseraient la lutte du printemps et de l'hiver, du bien et du mal. Mais ce passage hiver-printemps n'est-il pas précisément l'occasion d'un « rite de passage » ? Si le perce-neige est symbole de pureté et de virginité (du moins dans la tradition chrétienne), le rouge, le sang de la jeune fille ou de la fée qui tache la fleur virginale, peut lui faire une explicite contrepartie et rappeler que les fêtes du printemps étaient habituellement des fêtes de la fécondité (cf. les lupercales romaines qui, christianisées, ont donné la Saint Valentin).

La genèse et le perce-neige

Adam et Eve, bannis du Jardin d'Eden, se retrouvent dans un paysage hivernal stérile. Ils errent sans fin dans la tempête de neige, frigorifiés, terrorisés et démoralisés. Eve pleure. Dieu les prit en pitié et envoya un ange pour les réconforter et les assurer de l'approche du printemps. Tandis qu'il parle avec Eve, l'ange attrape un flocon de neige dans sa main, souffle dessus et créé le premier perce-neige. La plante fleurit et l'espoir était né.

La couleur de la neige

Quand Dieu fit tout ce qui est maintenant sur la terre il l'embelli avec toutes sortes de belles fleurs. Lorsqu'il créa la neige il lui dit de se procurer une couleur. Alors la neige alla vers l'herbe lui demander de lui donner un peu de sa couleur mais l'herbe refusa. Alors la neige alla vers la rose et lui demanda de lui donner un peu de sa belle couleur, puis elle demanda à la violette de lui prêter un peu de sa couleur, puis elle demanda au tournesol de lui donner un peu de son or mais toutes ces fleurs écoutaient sa prière et finalement s'en retournaient. D'une triste humeur la neige arriva au perce-neige et lui dit : « Personne ne veut me donner sa couleur, toutes les fleurs me renvoient ». Le perce-neige fut touché par le sort de la neige et répondit : « Si tu aimes ma couleur je la partagerai volontiers avec toi ». La neige reçu le cadeau du perce-neige avec plaisir. Depuis lors la neige est de couleur blanche comme le perce-neige. En remerciement la neige permet à cette fleur, le perce-neige, d'être la première à passer la tête hors de la neige quand vient le printemps.

Tous ces textes et légendes ont été repris sur divers sites Internet, et en parcourant les pages de mes « amis » sur Facebook… Merci à tous !