« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Pierre Rabhi, un livre, un CD

Jardinier, écrivain, poète et paysan Pierre Rabhi est l'un des pionniers de l'agro-écologie. Depuis plus de quarante ans, il développe ce principe d'agriculture qui vise à respecter les écosystèmes en associant le développement agricole à la protection de l'environnement.

Mondialement reconnu, il intervient à l'ONU, dans les pays en voie de développement et a créé également sa propre fondation. Face à la pléthore de théories et de concepts sur l'écologie et l'agriculture, Pierre Rabhi oppose une action concrète et efficace, un savoir - faire et être - de terrain.

Sont réunis dans ce livre-disque les meilleurs entretiens radiophoniques donnés par Pierre Rabhi. Il y livre sa vision de l'agro-écologie dans ses dimensions pratique, philosophique et poétique, lui qui ne peut séparer l'esprit de la matière. A l'heure où de nombreuses voix brandissent la menace écologique, Pierre Rabhi préfère la transmission et la prospective.

Serge Orru, directeur de WWF France, présente et prolonge en écrit cette parole salutaire au vu des enjeux environnementaux à venir, chiffres et constats à l'appui.

LA DOUCE VOIX DE LA SAGESSE

Ce qui frappe d'emblée à l'écoute des entretiens avec Pierre Rabhi, c'est sa voix douce et posée. Il ne hausse jamais le ton et livre un message, pourtant alarmiste, comme s'il racontait une histoire. Il a la voix, malgré un léger cheveu sur la langue, d'un homme que l'on a envie d'écouter.

DE L'ARDÈCHE AU BURKINA FASO

Pierre Rhabi fait ce qu'il dit. Il a d'abord testé l'efficacité de ses méthodes sur ses propres terres. Voici 45 ans qu'il cultive sa ferme en Ardèche. L'agro-écologie a permis, au prix de pas mal d'huile de coude, de rendre le sol rocailleux, initialement impropre à la culture, à nouveau fertile.
Et il transmet ce savoir depuis des années aux autres. Au Burkina Faso, par exemple, où le premier Centre de Formation à l'agro-écologie a été ouvert en 1985 à Gorom-Gorom. Aujourd'hui, ce sont 100 000 paysans burkinabés qui pratiquent l'agro-agriculture. Mais Pierre Rhabi a le triomphe modeste. « Je ne suis pas un maître qui transmet. Je partage une expérience. Aux autres de se la réapproprier ». Et l'homme a de l'humour et de la poésie. Il appuie souvent son propos par de jolies métaphores comme celle-ci : « Mozart disait : moi, je peux être vulgaire, mais pas ma musique... » Pierre Rabhi est peut-être mortel, mais ses idées peuvent - doivent - lui survivre.

L'AGRO-ÉCOLOGIE

Qu'est-ce donc que l'agro-écologie ? « Une alternative à l'agro-économie » répond Rhabi. « Agro, ça vient de l'agriculture et écolo, de l'environnement » précise-t-il. Cette pratique a été mise en place afin de proposer des solutions à un problème urgent : « la honte de l'Humanité ! Il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim alors que les ressources sont suffisantes pour nourrir 11 milliards de personnes. »

Ce problème, considéré comme contingent, Pierre Rabhi a décidé de le prendre à bras le corps, en quatre dimensions :

1) La dimension pratique

La pratique de l'agro-écologie se divise en deux temps car il y a, en fait, deux problèmes à gérer selon les régions du globe. Le Nord produit de la nourriture en surabondance mais elle devient toxique à cause de l'agro-économie qui a longtemps prôné l'utilisation de la "chimie à gogo" en agriculture. Le Sud, lui, crève la faim. L'agro-écologie a donc pour vocation, à la fois, d'apporter de la nourriture à ceux qui en ont le moins et d'assainir la nourriture de ceux qui en ont trop.

2) La dimension philosophique

L'agro-écologie passe par l'urgence de (ré)conciliation de l'histoire de la nature avec l'histoire de l'humanité. Selon Pierre Rhabi, la nature est en train de mettre en place un « plan de déjection de l'humanité » et l'Homme fait tout pour l'y aider. En effet, depuis des lustres, l'Homme se considère comme un être à part, en dehors du vivant. L'agro-écologie entend bien remettre l'Homme à sa place, c'est à dire au milieu du vivant et donc de la réalité.

3) La dimension mystique

Le monde est un mystère. Même pour les scientifiques qui croient pouvoir objectiver une réalité définitivement subjective. Exemple : « On peut synthétiser un grain de blé à partir des mêmes atomes et des mêmes chromosomes qu'un grain de blé naturel. Mais pourquoi le grain synthétique ne germe-t-il pas alors que le naturel, si ? Mystère... »

4) La dimension poétique

On peut être angoissé par ce mystère, Pierre Rabhi, lui, préfère être fasciné. « On en revient toujours à cette vieille question : y a-t-il un plan, qu'on l'appelle « divin » ou autrement ? Mais que l'on croie en Dieu ou pas, il y a une intelligence dans la nature. Il y a un plan contenu dans le grain de blé naturel et ce plan est connecté à un plan plus vaste et c'est l'intelligence de la nature qui fait que ce plan entre en action pour faire germer le grain. Et moi, tout ça, ça m'enchante. Il faut que l'humanité réapprenne à s'enchanter. »

HUMUS ET HUMANISME

C'est bien beau tout ça, mais, concrètement, comment ça marche l'agro-écologie ? Ce n'est pas seulement de l'agriculture bio, sans engrais, pesticides et autres produits chimiques et toxiques. Il faut intégrer l'environnement ; savoir se servir de ce que fournit la nature. Comme l'eau de pluie. « Il n'est pas normal que la pluie du ciel soit perdue. Au lieu de la laisser dévaler et tout emporter sur son passage, il faut la freiner. En la freinant, elle va s'infiltrer dans le sol. » Pierre Rabhi a ranimé des puits taris en Afrique rien qu'en freinant l'eau de pluie ! Autre arme de fertilisation massive : l'humus. « Humus, humanité, humilité, humidité, tout ça a la même racine. On ne peut pas vivre sans humus ! » L'humus, c'est de la matière en décomposition et c'est une véritable éponge. Une plante entourée d'humus peut ainsi se créer de grandes réserves d'eau. Pratique pour éviter l'irrigation à tout-va dans les cultures des régions semi-désertiques !

Toutes ces petites choses sont encore plus simples à mettre en place avec la qualité première de l'agro-écologiste : l'humanisme. Pierre Rabhi part lui-même faire voyager ses idées mais il préférait rester dans sa ferme. « L'humanité a besoin d'humanitaire parce qu'elle a négligé l'humanisme. » Il raconte qu'en Ardèche, il coupait du bois tout seul et que c'était une tannée. Un jour, il croise un voisin affairé à la même tâche. Il lui propose de travailler à deux et de partager ensuite le bois. Après une journée de dur labeur, alors que Pierre contemple le soleil se coucher sur cette longue journée et qu'il s'exclame : « que c'est beau ! » Le voisin lui répond : « Oui, on a coupé au moins dix stères ! »

LA GOUTTE D'EAU QUI...

Une belle légende : « Un jour, un incendie ravage la forêt, faisant fuir les animaux. Alors que tous les autres regardaient leur habitat partir en fumée, le colibri, cet oiseau pas plus gros qu'une mouche, ramène une goutte d'eau dans son bec et la laisse tomber sur les flammes. Le tatou, moqueur, lui dit : "tu crois que c'est avec ça que tu vas éteindre le feu ? Non, mais je fais ma part" rétorque le colibri. Et alors tous les animaux de la forêt s’y mettent, faisant chacun leur part pour le bien commun »

Le « Mouvement pour la terre et l'humanisme » créé par Pierre Rabhi en 2008 porte le nom de « Colibris ». Voici le lien : http://www.colibris-lemouvement.org


Cet article reprend partiellement un texte de Marie Gallic sur le site : http://www.liredanslenoir.com


Les Editions du livre : http://www.editionstextuel.com

Le 24 Décembre...

Pour Noël : un bouquet d'hellebores du jardin...

Un artiste, des oiseaux, l'hiver, la nature, des pastels...











Je voulais être artiste...

Lionel Asselineau est né à Paris en 1970. Très jeune il s’intéresse au dessin et le pratique avec assiduité. En 1986, il entre sur concours à l’ Ecole de la B.J.O. (bijouterie, joaillerie, orfèvrerie) de Paris, rue du Louvre. Pendant trois ans, il apprend le sertissage des pierres précieuses. En 1989, il sort diplômé comme sertisseur en joaillerie et orfèvrerie. Durant 10 ans il œuvre pour les grands joailliers de la place Vendôme : Cartier, Van Cleef & Arpels, Chanel et Tiffany.

Après ces années, il décide en 2001 de quitter Paris, pour vivre en Creuse et se consacrer entièrement à ses deux passions, l’observation des oiseaux et le pastel, cette matière qu’il aime par-dessus tout, car très tactile comme son ancien métier. Son environnement au quotidien lui permet d’observer les oiseaux et le monde qui les entoure, il s’imprègne ainsi de leurs comportements et mode de vie. Pour lui c’est primordial, si on veut les peindre.

De la nature, il essaie d’y extraire la beauté qu’il perçoit, l’émotion qui l’a envahi, pour tenter de les restituer avec sensibilité dans chacun de ses tableaux. « Magnifier un brin d’herbe », en quelque sorte. Sa passion pour les oiseaux est pour lui une forme de liberté, retrouvée, à chaque fois qu’il les observe et les peint.

Dans ses pastels la nature autour du sujet prend de plus en plus de place. Elle montre où l’oiseaux vit. « Cela me permet aussi une plus grande créativité. Et quel plus joli monde à peindre que celui des lichens ou des feuilles de ronce à contre jour en hiver ! ».

A partir d’octobre 2001, ses tableaux sont sélectionnés par la Société des Pastellistes de France. En juillet 2007, elle décide de lui décerner le titre de Maître Pastelliste.

Ses œuvres sont de toute beauté. Malheureusement - ou pas - cet artiste n'a pas de site personnel !