« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Un jardin à l'hôpital, c'est possible !


L'objectif de l'Association Belles Plantes est de traquer tous les espaces qui, sans dommage pour le bon fonctionnement des services hospitaliers, peuvent devenir des respirations vertes au sein de l'hôpital.

Le jardin a toujours été présent dans l'imaginaire comme un lieu de béatitude...

Dans la réalité, le jardin est un lieu de repos et de calme favorisant l'équilibre psychologique et contribuant donc à la guérison. Dans les traditions médicales, la santé s'affirme lorsque les quatre éléments : feu, eau, air et terre, participent de façon équilibrée à notre vie. Ce qui ressemble le plus à une personne en bonne santé, c'est un jardin qui se porte bien, avec suffisamment d'eau, d'air, de chaleur et qui repose sur une bonne terre. Donc la vision et la présence d'un beau jardin sont un modèle et un encouragement à la bonne santé.

D'autre part, un jardin doit sa vie non seulement aux soins qu'on lui apporte, on dit bien « soigner » son jardin, mais aussi aux éléments, aux pluies, au vent. Dans un hôpital, en introduisant tous les symboles vivants dans l'espace de soins, les malades et les soignants sont invités à se remémorer les rythmes naturels avec leur force et leur influence. La pluie dans un jardin n'est jamais tout à fait comme la pluie sur le trottoir ou la pluie sur le béton. Et pourtant, elles ont en commun cette fonction bénéfique : nous apporter de l'eau. C'est pourquoi, un jardin dans un hôpital donne un sentiment de complétude, d'harmonie, d'équilibre. C'est si vrai que l'image de la jouvence était donnée par une fontaine et l'image du paradis l’est souvent par un jardin.

Retrouver des liens, ouvrir et prolonger l'action de la thérapeutique par un environnement favorable

Ceci ne nous semble pas inutile, alors qu'une certaine vision de la modernité (corps seul, technique seule) risque de nous priver de ces facteurs concourrant au maintient ou à la restauration de notre santé !

Plus largement, d'un point de vue historique ou sociologique, l'hôpital doit encore et toujours se débarrasser des dernières traces qui demeurent de ses origines, le lieu d'enfermement de ceux qu'on ne voulait pas voir (cf. Michel Foucault), pour redevenir un lieu proche de la vie. Accentuer l'idée de « village thérapeutique », de « l'hôpital jardin » dans la ville, tel est le propos de l'Association Belles Plantes.

Ce que l'Association Belles Plantes a constaté lors de ses visites dans plusieurs hôpitaux, c'est qu'il existe une multitude d'espace perdu et qu'il suffit de peu de choses mais de beaucoup d'idées pour faire sortir l'hôpital de l'image de grisaille et de tristesse qui lui est encore accolée. A titre d'exemple de cet audit vert que l'association, avec la modestie de ses moyens, a entamé : huit grands hôpitaux parisiens ont plusieurs milliers de mètres carrés de parking, cours, terrasses actuellement inutilisés, susceptibles d'être transformés, à coûts relativement minimes en massifs, squares, ou mini forêt ! Ailleurs ce sont des restes de jardins qu'il faudrait réaménager en y insufflant un nouvel intérêt, de nouvelles fonctions, de nouveaux tracés, de nouveaux végétaux… Alors, messieurs les directeurs d'hôpitaux tristes, à vos bêches, purin d'ortie, et petites graines !

Voir le site de l’Association Belles Plantes :
http://mapage.noos.fr/bellesplantes/

En illustration, le jardin de l'hôpital d'Arles en 1888, peint par Vincent Van Gogh.