« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Aménager son jardin sans se ruiner

Des créations à réaliser soi-même. Parce que votre jardin, c'est votre jardin... et pas celui du voisin !

Escalier en bois, allée en terre battue, muret en pierres sèches, banc, pergola, cabane pour les enfants...

Ce livre donne une multitude d'idées d'aménagements écologiques « doux » , autant pour votre porte-monnaie que votre dos, et « naturels », autant dans le bois, la pierre, les assemblages et les dispositions.

Pratique, il conseille sur le choix des matériaux à utiliser, donne des outils et techniques de mise en oeuvre, des conseils d'entretien et de finition... Concrets, tous les aménagements présentés découlent de vraies réalisations glanées ici et là.

Le plus : une liste de jardins à visiter et l’adresse de tous les fournisseurs !

Au sommaire :

Allées, bordures, escaliers :

Allées nomades : En terre battue, de l'herbe tondue aux pas japonais, une allée forestière, un caillebotis passe-pied ; Allées durables : allée de sable ou de graviers, allée de gros galets, allée béton avec variante déco, allée en pierres : dalles ou pavés ; Bordures d'allées ou de massifs : bordure en planches, bordure de bois tressé, briquettes posées sur chant ; Des escaliers rustiques : escaliers de bois, escalier en pierres ; Des rampes créatives : 100% récup' ; Rampe structurée, brut de forêt.

Clôtures, palissades et murets :

Côté extérieur, vu de l'intérieur ; Les plessages : le tressage horizontal, tissage vertical, clôture en osier vivant ; Les barrières : simple barrière, palissade de châtaignier, clôture de cottage, palissades en bois de récupération, clôture en grillage ; Treillages et claustras : panneau en lattes de bois, treillage en échalas refendus ; Les murets : muret de pierres sèches, muret de soutènement.

Terrasses, cabanes, bancs de jardin :

Les terrasses : dalles moulées, fabrication maison, terrasse en bois, en pierres naturelles, cour sur gravier ; Jeux d'enfants : cabane en osier tressé, petite cabane en bois, en bûches, bac à sable, espace jardinage ; Pergolas et tonnelles : pergola classique, rustique en échalas, allée ouverte, une "ombrière" minute ; Les meubles de jardin : un banc plessé, un siège minimaliste, drôles de bancs, le bon choix du commerce.

Mare et bassins :

Récupérer l'eau : le tonneau, le récupérateur d'eau extérieur, la citerne enterrée ; Les petits bassins : mini point d'eau : un bain d'oiseaux, un bassin traditionnel en pierre de taille, bassin aux formes libres ; Une vraie mare : avant de creuser..., mise en place, la végétation, suivi et gestion au fil des mois, la faune aquatique.

Petit pont, barbecue, portail :

Cabanons et abris : La cabane de rangement, cabanon prêt à poser, grand abri façon yourte, toilettes sèches ; Le composteur ; La cuisine au jardin : un petit barbecue, installer un cuiseur solaire ; Les portails : un portail en bois, tout en récup', façon brocante ; Un éclairage solaire durable ; Petit pont et passerelles : un simple passage à gué, une passerelle de bois, un petit pont de pierre.

Auteurs : Serge Lapouge et Brigitte Déjean
Editions : Terre Vivante
Collection : Jardinage
Description : 192 pages ; (17 x 24.5 cm)
ISBN : 978-2-914717-82-3
Date de parution : 11 février 2010

Autour d'eux les rosiers fleurissaient...

C’était une floraison folle, amoureuse, pleine de rires rouges, de rires roses, de rires blancs. Les fleurs vivantes s'ouvraient comme des nudités. Comme des corsages laissant voir les trésors des poitrines. Il y avait là des roses jaunes effeuillant des peaux dorées de filles barbares, des roses paille, des roses citron, des roses couleur de soleil, toutes les nuances des nuques ambrées par les cieux ardents. Puis, les chairs s’attendrissaient, les roses thé prenaient des moiteurs adorables, étalaient des pudeurs cachées, des coins de corps qu’on ne montre pas, d’une finesse de soie, légèrement bleuis par le réseau des veines.

La vie rieuse du rose s’épanouissait ensuite : le blanc rose, à peine teinté d’une pointe de laque, neige d’un pied de vierge qui tâte l’eau d’une source ; le rose pâle, plus discret que la blancheur chaude d’un genou entrevu, que la lueur dont un jeune bras éclaire une large manche ; le rose franc, du sang sous du satin, des épaules nues, des hanches nues, tout le nu de la femme, caressé de lumière ; le rose vif, fleurs en boutons de la gorge, fleurs à demi ouvertes des lèvres, soufflant le parfum d’une haleine tiède.

Et les rosiers grimpants, les grands rosiers à pluie de fleurs blanches, habillaient tous ces roses, toutes ces chairs, de la dentelle de leurs grappes, de l’innocence de leur mousseline légère ; tandis que, çà et là, des roses lie-de-vin, presque noires, saignantes, trouaient cette pureté d’épousée d’une blessure de passion. Noces du bois odorant, menant les virginités de mai aux fécondités de juillet et d’août ; premier baiser ignorant, cueilli comme un bouquet, au matin du mariage. Jusque dans l’herbe, des roses mousseuses, avec leurs robes montantes de laine verte, attendaient l’amour. Le long du sentier, rayé de coups de soleil, des fleurs rôdaient, des visages s’avançaient, appelant les vents légers au passage. Sous la tente déployée de la clairière, tous les sourires luisaient. Pas un épanouissement ne se ressemblait.

Les roses avaient leurs façons d’aimer. Les unes ne consentaient qu’à entrebâiller leur bouton, très timides, le cœur rougissant, pendant que d’autres, le corset délacé, pantelantes, grandes ouvertes, semblaient chiffonnées, folles de leur corps au point d’en mourir. Il y en avait de petites, alertes, gaies, s’en allant à la file, la cocarde au bonnet ; d’énormes, crevant d’appas, avec des rondeurs de sultanes engraissées ; d’effrontées, l’air fille, d’un débraillé coquet, étalant des pétales blanchis de poudre de riz ; d’honnêtes, décolletées en bourgeoises correctes ; d’aristocratiques, d’une élégance souple, d’une originalité permise, inventant des déshabillés. Les roses épanouies en coupe offraient leur parfum comme dans un cristal précieux ; les roses renversées en forme d’urne le laissaient couler goutte à goutte ; les roses rondes, pareilles à des choux, l’exhalaient d’une haleine régulière de fleurs endormies ; les roses en boutons serraient leurs feuilles, ne livraient encore que le soupir vague de leur virginité.

Un extrait des merveilleuses descriptions de jardins dans La Faute de l'Abbé Mouret, de Emile Zola, 1875

En illustration : une photo du jardin de Mudita.

Les tournesols et les iris de Yves St Laurent










Van Gogh inspire Yves St Laurent autour du célèbre thème des iris et des tournesols. C'est en 1988 à l'occasion de la collection prêt-à-porter printemps-été.

Queen Elizabeth et chardonneret






Voilà trois semaines, un couple de petits chardonnerets s’agitait devant la maison, voletant de ci de là : des allers-retours incessants toute la journée. Au bout d’un moment j’ai vu qu’ils étaient en train de construire un nid dans mon vieux rosier Queen Elizabeth, à deux pas de l’entrée de la maison.

Puis j’ai observé que la femelle restait toute la journée dans le nid à couver, un peu abritée de la pluie par le feuillage au dessus qui déviait les gouttes d’eau, mais très exposée au vent. Avec la mauvaise météo de la semaine dernière, j’ai bien cru que j’allais retrouver une omelette baveuse dans le gravier un de ces matins. Mais non, tout a tenu bon, petite chardonneret s’est bien accrochée, et il n’y a pas eu de dégâts.

C’est monsieur chardonneret qui nourri madame lorsqu’elle couve, donc les allers-retours sont nombreux, un ravissement à observer. Mais j’ai du apprendre à sortir de la maison calmement, faisant des gestes tranquilles et harmonieux pour ne pas les effrayer. Opération réussie, ils sont toujours là, et j’espère voir bientôt les petits sortir leur bec du nid pour demander à manger.

Après renseignements pris, voici les habitudes des chardonnerets pour mieux les connaître :

C‘est un oiseau gracieux au plumage bariolé, et on l’appelle pour cela le « chardonneret élégant ». Il a le dos et les flancs châtains, cette couleur allant en s'éclaircissant vers la poitrine. Un beau masque rouge occupe toute la face, avec une ligne noire court autour du bec. Le dessus de la tête et la nuque sont noir. Le milieu de la poitrine et l’abdomen sont blancs ; les ailes sont noires avec une bonne proportion de jaune vif, presque vert clair, et de petites taches blanches ; la queue est légèrement fourchue, noire avec les extrémités blanches.

Les chardonnerets se nourrissent en voltigeant d'une plante à l'autre, souvent suspendus tête en bas pour extraire les graines. Ils adorent les chardons, d'où leur nom.

Pour nidifier, la femelle édifie un petit joyau d'herbes fines coupées et de racines entrelacées, tissées de soies d'araignées, de crins et de fils. Elle le garnit de laine, de duvets de végétaux et de plumes, et dissimule les formes extérieures en incorporant du lichen aux parois. Le chardonneret élégant niche dans les arbres vers la pointe d'une branche, et c’est ce qu’ils ont fait dans mon rosier. La femelle y dépose normalement de 4 à 5 oeufs blanc bleuté, tachetés de foncé, violet ou rose. L'incubation dure environ de 12 à 14 jours, et commence à la ponte du troisième oeuf. La femelle assure seule l'incubation, et elle est nourrie par le mâle au nid pendant toute cette période. Puis les deux parents nourrissent les jeunes avec un mélange de graines et d’insectes. Les jeunes quittent le nid au bout de 13 à 16 jours, et les parents les nourrissent encore pendant une semaine.

Il y a une dizaine d’année, le chardonneret élégant a décliné à cause de l'usage excessif des pesticides, réduisant les mauvaises herbes dont il consomme les graines, et aussi par le fait qu'il était un oiseau d'ornement, capturé pour vivre en cage.

Actuellement, l’espèce est protégée et le piégeage est illégal. Mais quand ils connaissent les bonnes adresses (sans pesticides et sans cage) ils viennent donc nicher tout près de nous, et offrent ainsi un magnifique spectacle « élégant » !