« Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres.

Les arbres, les rochers t'enseigneront les choses qu'aucun maître ne te dira » Bernard de Clairvaux

Ecoute Les Fleurs, est un blog qui témoigne comment les artistes se mettent au diapason de la nature, comment chacun peut rester en silence ou chanter, s'émerveiller, contempler, s'inspirer, créer, recréer, toujours respecter, pas forcément étudier ou juste ce qu'il faut, ne pas agir mais protéger.

Chaque jour, écoute une fleur, elle te dira…

Queen Elizabeth et chardonneret






Voilà trois semaines, un couple de petits chardonnerets s’agitait devant la maison, voletant de ci de là : des allers-retours incessants toute la journée. Au bout d’un moment j’ai vu qu’ils étaient en train de construire un nid dans mon vieux rosier Queen Elizabeth, à deux pas de l’entrée de la maison.

Puis j’ai observé que la femelle restait toute la journée dans le nid à couver, un peu abritée de la pluie par le feuillage au dessus qui déviait les gouttes d’eau, mais très exposée au vent. Avec la mauvaise météo de la semaine dernière, j’ai bien cru que j’allais retrouver une omelette baveuse dans le gravier un de ces matins. Mais non, tout a tenu bon, petite chardonneret s’est bien accrochée, et il n’y a pas eu de dégâts.

C’est monsieur chardonneret qui nourri madame lorsqu’elle couve, donc les allers-retours sont nombreux, un ravissement à observer. Mais j’ai du apprendre à sortir de la maison calmement, faisant des gestes tranquilles et harmonieux pour ne pas les effrayer. Opération réussie, ils sont toujours là, et j’espère voir bientôt les petits sortir leur bec du nid pour demander à manger.

Après renseignements pris, voici les habitudes des chardonnerets pour mieux les connaître :

C‘est un oiseau gracieux au plumage bariolé, et on l’appelle pour cela le « chardonneret élégant ». Il a le dos et les flancs châtains, cette couleur allant en s'éclaircissant vers la poitrine. Un beau masque rouge occupe toute la face, avec une ligne noire court autour du bec. Le dessus de la tête et la nuque sont noir. Le milieu de la poitrine et l’abdomen sont blancs ; les ailes sont noires avec une bonne proportion de jaune vif, presque vert clair, et de petites taches blanches ; la queue est légèrement fourchue, noire avec les extrémités blanches.

Les chardonnerets se nourrissent en voltigeant d'une plante à l'autre, souvent suspendus tête en bas pour extraire les graines. Ils adorent les chardons, d'où leur nom.

Pour nidifier, la femelle édifie un petit joyau d'herbes fines coupées et de racines entrelacées, tissées de soies d'araignées, de crins et de fils. Elle le garnit de laine, de duvets de végétaux et de plumes, et dissimule les formes extérieures en incorporant du lichen aux parois. Le chardonneret élégant niche dans les arbres vers la pointe d'une branche, et c’est ce qu’ils ont fait dans mon rosier. La femelle y dépose normalement de 4 à 5 oeufs blanc bleuté, tachetés de foncé, violet ou rose. L'incubation dure environ de 12 à 14 jours, et commence à la ponte du troisième oeuf. La femelle assure seule l'incubation, et elle est nourrie par le mâle au nid pendant toute cette période. Puis les deux parents nourrissent les jeunes avec un mélange de graines et d’insectes. Les jeunes quittent le nid au bout de 13 à 16 jours, et les parents les nourrissent encore pendant une semaine.

Il y a une dizaine d’année, le chardonneret élégant a décliné à cause de l'usage excessif des pesticides, réduisant les mauvaises herbes dont il consomme les graines, et aussi par le fait qu'il était un oiseau d'ornement, capturé pour vivre en cage.

Actuellement, l’espèce est protégée et le piégeage est illégal. Mais quand ils connaissent les bonnes adresses (sans pesticides et sans cage) ils viennent donc nicher tout près de nous, et offrent ainsi un magnifique spectacle « élégant » !